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Cristiano Codeço De Amorim
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Cristiano Codeço de Amorim – éléments biographiques

You want a hot body? You want a Bugatti?
You want a Maserati? You better work, bitch!
Work Bitch, Britney Spears, 2013
Cristiano Codeço de Amorim est né en 1996 au nord du Portugal, où il a passé son enfance auprès de ses parents, de son frère et de sa grand-mère. Au moment pour lui d’entrer au collège, toute la famille est partie s’établir en France, à Lormont, aux environs de Bordeaux. Au début de cette nouvelle vie, une déception Inaugurale : où est la Tour Eiffel ? puis un constat : ce n’est pas chic, ici. Ensuite, le jeune Cristiano se confronte aux préjugés puisque pour certains être Portugais signifie être velu (il ne l’est pas, zut), être maçon (son père l’est), ou femme de ménage (sa mère l’est, contrainte par l’impossibilité de faire reconnaître ses diplômes portugais). Et puis c’est quoi ce garçon efféminé si éloigné des clichés du mâle testostéroné que l’on attend d’un viril Portugais moustachu ou un footeux façon Ronaldo avec qui il partage le même prénom ?

Alors on contrecarre, on barre à 180 degrés, on déjoue et on se joue des stéréotypes, et on entre à l’école des Beaux-Arts de Bordeaux.
Who’s that girl?
When you see her, say a prayer and kiss your heart goodbye

She's trouble, in a word get closer to the fire

Run faster, her laughter burns you up inside
Who’s that Girl?, Madonna, 1987
Les premières années, Cristiano Codeço de Amorim se cherche, puis se trouve, en décidant de se laisser pousser les cheveux. Tel Samson, il y puisera sa force, et son inspiration. À l’instar du personnage central d’une telenovela portugaise, Maria Laurinda de la série "Tempo de Viver" (Le temps de vivre, diffusé sur la TVI entre 2006 et 2007, donnant une visibilité à la bisexualité), qui deviendra son médium, lui permettant de démonter les clichés. En effet, puisqu’on attend de lui une touche lusitanienne, Cristiano Codeço de Amorim va pervertir les poncifs en incarnant sa version de la Laurinda, une belle femme au parcours de vie délicat qui a trouvé dans l’union avec un homme aisé une issue possible à la pauvreté, une vraie revanche sociale quoi. Il décline donc le personnage de Maria Laurinda en diverses possibilités artistiques : de l’installation façon décor dystopique peuplé de sculptures monumentales évoquant notre monde d’après. Avec ces créatures colorées, recyclées à partir des déchets de notre monde contemporain figuré par des vestiges archéologiques habités par nos descendants post-anthropocène, en passant par des vidéos mettant en scène La Guesh, une hybridation entre Maria Laurinda - qu'on retrouve sur TikTok ou qui participe à "Un dîner presque parfait" édition Portugal - et tous les lieux communs portuguesh…
Mais Cristiano Codeço de Amorim, même si très imprégné de culture Pop, s’est également nourri par le Queer. Inspiré des lectures de Judith Butler, de Florian Vöros, de Pierre Bourdieu, il entend proposer une forme d’art qui suscite la réflexion sur le corps, sur le rapport à l’autre, l’acceptation de soi et d’autrui, afin d’aider tous et toutes à mieux se comprendre et se sentir enfin soi. Un art cathartique, pédagogique, thérapeutique ? Pourquoi pas, même si pour ce faire, il faut incarner les clichés et tout faire soi-même, comme son père.
Cristiano Codeço de Amorim est donc porteur de nombreux messages généreux, quant au regard que l’on porte sur soi et sur ce(ux) qui nous environne(nt), mais aussi sur les préjugés et sur la question écologique, centrale dans un monde aussi fragile que le nôtre.
« Changent les temps, changent les désirs », rappelle-t-il, en citant ce vers du poète lisboète du XVIe siècle Luis de Camões.


Myrtille Bourgeois, 2022.



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