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Cristiano Codeço De Amorim
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1 311 891, 2024
Prix BEAM x ebabx
@Hangar 14 - BAD+

Regarder un futur pour mieux comprendre le présent c’est ce que Cristiano Codeço de Amorim propose avec
"1 311 891", une installation qui laisse imaginer un monde post-apocalyptique, dépassé par le capitalisme, le consumérisme et la surproduction de contenu ; submergé de roche métamorphique (ou ardoise : cette nature qu’on dénature et qu’on utilise ensuite pour dissimuler la nature). Ce monde est alimenté de fausse lumière qui surgit à même le sol comme de l'herbe qui pousserait entre les dalles d’un trottoir ; signe que la vie reprend. Des êtres se sont formés suite à l’extinction de l’humanité. Ces êtres regardent leur passé - notre présent - à travers des écrans. On est alors face à une youtubeuse (La Guesh), à une émission de télévision (Un dîner presque Portuguesh), et aux tiktoks de Maria Laurinda (une pauvre fille en quête de célébrité mais qui en attendent doit faire du ménage pour survivre depuis qu'elle est arrivée en France). Ces vestiges archéologiques de notre temps présents dans leur ère post-athropocène, sont d’abord pour Cristiano une façon naïve de se demander : que devient notre image sur internet une fois qu’on ne sera plus là ? Ensuite, de manière plus personnelle et à travers la féminité, il questionne son rapport à sa culture portugaise, sa nationalité, sa famille immigrée et sa classe sociale avec des objets qu’il voit en métaphores. Il exploite ainsi le souvenir ; une vielle télévision posée sur de l’électroménager est pour lui un signe représentatif d’une certaine réussite au sein de la classe populaire ouvrière. Les parpaings le renvoient à son père, un chef de famille, rigide, dur, froid, qui a été maçon toute sa vie. Sa mère, il lui associe des éléments de l’intérieur, du domestique, elle qui est aussi devenue femme de ménage une fois arrivée en France.
Sa vidéo "Un dîner presque portuguesh" est un prétexte pour faire le coming out de sa culture et nationalité portugaise, c’est un moyen pour vaincre ses clichés tout en les incarnant avec humour, mais pour l'artiste cette fausse émission de télévision parle surtout de sa mère, avec qui en réalité, il a préparé le dîner portuguesh.
Cette installation est référencée à ses parents qui viennent de milieu rural et populaire ayant immigré en France à la recherche d’une vie meilleure. Grâce à eux, Cristiano constate la binarité des genres et ses rôles prédéfinis par une société hétéronornée-toxique-patriarcale qu’il analyse depuis toujours au sein-même de sa famille, où la féminité de l’artiste n’a jamais été acceptée, tout comme sa sexualité qui reste tabou.
Ici, tel un code, c’est donc l’an MARIA (13, 1, 18, 9, 1 = 1 311 891). Maria ce n’est pas que l'alter-ego de l'artiste - inspiré d’une télénovela portugaise et qui lui permet de vivre ses autofictions pour mieux parler de sa réalité - c’est aussi le prénom de celle à qui il rend hommage, sa mère, car même si elle est présente de manière fantôme, elle reste une source d’énergie dans son art.
#descendant1
2020, Plâtre, peinture en spray, vernis, sparadrap, ampoule led, plexiglass

#descendant2
2022, Plâtre, peinture en spray, polyéthylène

Un dîner presque portuguesh
2024, vidéo, 56 min

@Maria.Laurinda.fr
Enregistrement d’écran de compte tiktok, 3 min

JE JUGE LES NAILS DE MARIE SIRGUE (Firgertips Beauty)
2024, vidéo youtube de La Guesh en collaboration avec Marie Sirgue, 16 min